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Échelle 1/100


Installation in situ réalisée

à l'occasion d'une résidence

 

Exposition collective La Dent Creuse

26 juin - 28 juin 2015

Chaussée de Charleroi 50, Bruxelles

 

Échelle sur laquelle le spectateur est invité à s’asseoir

Échelle 1/100 ◊ Exposition La Dent Creuse, Bruxelles, 2015

Visions du specateur assis sur l’échelle, points de vue en contre-plongée

Ancre 1

Échelle 1/100 ◊ Exposition La Dent Creuse, Bruxelles, 2015

Captation sonore et visuelle de l'installation

Note d'intention

 

« La maison natale  est plus qu’un corps de logis, elle est un corps de songes. Chacun de ses réduits fut un gîte de rêverie. La maison, la chambre, le grenier où l’on a été seul, donnent les cadres d’une rêverie interminable (…). Il existe pour chacun de nous une maison onirique, une maison du souvenir-songe, perdue dans l’ombre d’un au-delà du passé vrai. »

Gaston Bachelard, La Poétique de l’Espace

 

Dans un bâtiment bruxellois laissé à l’abandon a eu lieu en juin 2015 une exposition collective curatée par La Dent Creuse. Au dernier étage de cette ancienne maison de maître se trouve une vielle échelle en bois, au dessus de laquelle une trappe ouverte au plafond semble donner accès à un grenier. Le spectateur est invité à monter sur l’échelle et à s’asseoir sur la dernière marche. Perché au sommet, sa tête dépasse de peu le niveau du sol du grenier; son regard vient alors pénétrer l’intimité du grenier et en franchir le seuil. Les yeux au ras du plancher, les rapports d’échelle et de perspective s’en trouvent modifiés, transformant cet espace en un lieu narratif où se joue un drame latent.

Le spectateur découvre à l’intérieur de ce grenier sombre et poussiéreux un lieu oublié, perdu, où le temps a passé, où la nature a fait son chemin et a repris ses droits. Le cadre du grenier fait resurgir le temps d’un moment le souvenir nostalgique et tragique d’une maison natale en proie à un invraisemblable feu, tantôt paisible feu de cheminée au coin duquel on a envie de se coucher, tantôt feu destructeur, attisé par le vent qui fait voler le rideau, sur le point de réduire en cendres l’espace. La maison qui semble se consumer de l’intérieur finit par éclater salutairement. Une coulée de charbon s’échappe de la datcha en bois pour être figée par le temps, telle une bile noire exprimant une mélancolie et un désespoir abyssal qui vient s’écouler hors de la maison de l’enfance. Sous l’effet d’une perspective accentuée par le point de vue en contre-plongée du spectateur, la lave impersonnelle semble se transformer en une chaîne de montagnes noires abritant un paysage miniature au lointain. Un butin constitué à l’abri de la maison où reposent des bribes de souvenirs réduits à leur plus simple appareil par l’usure du temps : la forêt et ses arbres épars, la source d’eau qui jaillit paisiblement. Cette portion de paysage vivant perçue en arrière-plan constitue le foyer d’un exil, l’expérience du lieu et de l’infini à travers la contemplation du lieu perdu.

Échelle 1/100 ◊ Exposition La Dent Creuse, Bruxelles, 2015

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